UNE COMMUNAUTÉ DISCRIMINÉE
Comme l’a montré un rapport de la Défenseure des droits à l’automne 2021, les Gens du voyage sont victimes de fortes discriminations dans l’ensemble des domaines de leur vie. Celles-ci reposent sur la non acceptation d’une partie de la population mais également des collectivités locales du mode de vie itinérant et de l’habitat en caravane. En dépit des avancées de la loi, les aires d’accueil restent en nombre insuffisant, sont souvent inadaptées et situées près des déchetteries, des stations d’épuration, de sites industriels dangereux… La caravane n’est toujours pas considérée comme un logement, ce qui interdit l’accès à certaines aides et la domiciliation reste complexe. La circulation est entravée par les pouvoirs publics, notamment au travers d’amendes.
QUI SONT LES TZIGANES ?
La communauté des Gens du voyage est variée. On compte entre 400 et 500 000 personnes qui se définissent comme tels. Toutes ne pratiquent pas l’itinérance, beaucoup sont sédentarisées. Leurs points communs : être des citoyens français, parler manouche, se sentir différents des “gadgés”. Au centre de leur culture et de leur mode de vie : la famille au sens large, les rassemblements, les métiers traditionnels (ferrailleurs, circassiens, élagueurs, zingueurs, brocanteurs), la musique et le chant.
Chaque famille se rattache à un groupe beaucoup plus important, d‘origine yédiche, tzigane, gitane… S'ils sont restés de tradition catholique pendant des siècles, un très grand nombre s'est tourné vers le pentecôtisme à partir des années 1950.
Aujourd’hui, leur mode de vie, hérité de génération en génération, est mis en danger.
UNE VIE ITINÉRANTE
Contrairement à une idée répandue, tous les Tziganes ne sont pas itinérants. Les Gitans d’origine espagnole et catholique vivent de façon permanente dans le Sud de la France. On considère que les Tziganes évangéliques se répartissent en trois tiers : un tiers sédentaire, un tiers itinérant toute l’année, un tiers semi-sédentaire. APATZI défend les droits à l’itinérance. Se déplacer est au cœur de la culture, de la spiritualité et des activités économiques des Tziganes. C’est au cours des "grands passages" du printemps et de l’été qu’ont lieu l’évangélisation, les baptêmes, les mariages. Les activités des hommes de la communauté sont liées à l’itinérance comme l’élagage, la réfection des toitures, la brocante etc. Les femmes sont souvent présentes sur les marchés.
DES TZIGANES PROTESTANTS
C’est un pasteur breton, Clément Le Cossec, qui est à l’origine du mouvement de conversion des Tziganes évangéliques. Grâce à lui, des générations de Voyageurs apprendront à lire et à écrire dans les écrits bibliques. En 1954, il fonde la Mission évangélique Vie et Lumière, devenue membre de la Fédération protestante de France en 1975. Elle regroupe aujourd’hui 260 églises et quelque 100 000 fidèles. Plus de 2600 pasteurs les accompagnent dans leur vie spirituelle et cultuelle, pendant les périodes sédentaires et les voyages itinérants. Le siège de Vie et Lumière, ainsi que l'Institut biblique qui forme les pasteurs, sont installés à Nevoy dans le Loiret (45).
NOS ACTIONS
L’association protestante des Amis des Tziganes s’est fixé pour objectif la défense des droits des Gens du voyage et plus particulièrement le maintien d’un mode vie itinérant ou semi-itinérant. APATZI sert d’interlocuteur à des Voyageurs confrontés à des difficultés administratives, d’installation, d'accès à l’eau, l’électricité... L’association travaille à la création d‘un réseau de médiateurs de terrain, susceptibles d’aider les Voyageurs, en facilitant leurs relations avec les interlocuteurs publics. Elle souhaite ainsi faire remonter les discriminations qu'ils subissent notamment auprès du Défenseur des droits. Lutter contre les préjugés, faire connaître le monde des Tziganes, permettre leur insertion paisible dans la société sont au cœur des actions d'APATZI.